Nous sommes fier·es des 5 mois de lutte acharnée menée par les syndiqué·es de la CGT !
600 000 adhérent·es CGT salarié·es et retraité·es sur 52 millions d’adultes, ont contribué à faire vaciller
le Gouvernement. Imaginons ce que cela serait si nous étions 1 million de syndiqué·es ! En constatant
que l’action syndicale est un vrai contrepouvoir, plus de 30 000 salarié·es ont décidé de nous rejoindre.
Elles et ils sont probablement encore plus nombreux à refuser la fatalité, à être en colère face au mépris
du Gouvernement, et à chercher comment peser sur la réalité pour améliorer leur avenir. Nous devons
absolument créer l’occasion de discuter avec elles et eux sur le terrain et leur proposer l’adhésion à la
CGT.
Pour faire face à notre mobilisation d’une durée et d’un niveau record, le Gouvernement a fait usage
de tous les coups de force et de toutes les combines institutionnelles à sa disposition ! A cause de cela,
la réforme des retraites est adoptée. Faudrait–il en conclure que nous avons perdu ? Non ! Pour
Emmanuel Macron et son gouvernement, tout est plus compliqué maintenant et le prix à payer sera
élevé.
La CGT va prolonger et amplifier l’unité syndicale de manière à accroître le rapport de forces face au
patronat et au Gouvernement.
Nous ne raterons aucune occasion de nous battre pour l’abrogation de la réforme que le Gouvernement
vient d’imposer. Dans la même logique, la CGT appelle les parlementaires progressistes à utiliser tous
les moyens dont ils disposent (PPL, amendements au PLFSS, RIP…) pour enfin obtenir un vote
démocratique sur la réforme des retraites.
Continuons à porter notre refus de cette loi et à tout faire pour empêcher sa mise en œuvre. Regagnons
ce qui nous a été volé en exigeant la création dans les entreprises et dans les branches de dispositifs
permettant des départs anticipés en retraite. La négociation sur les retraites complémentaires AGIRC
ARRCO prévue à l’automne sera un enjeu très important pour gagner une amélioration du niveau des
pensions des salarié·es du privé et ainsi limiter l’impact de la réforme du régime général.
La CGT se saisira de chaque négociation pour qu’elle se fasse sur la base des exigences des salarié·es et
pas sur un agenda social patronal ou gouvernemental régressif.
Avec les réformes en prévision (lycées professionnels, loi « plein emploi », casse des structures de l’Etat
et des services publics) le Président de la République ne propose pas de trêve mais une réorganisation
de l’économie pour que nos vies servent uniquement à générer du profit dans les entreprises,
répondant ainsi aux désidératas du patronat. Avec les budgets 2024 de l’Etat et de la Sécurité Sociale
en préparation, il veut faire reculer l’Etat social au profit de l’Etat répressif. C’est inacceptable ! Il
cherche à instrumentaliser l’actualité tragique pour détourner l’opinion de ces questions sociales sur
les questions de sécurité et d’immigration, faisant la courte échelle à l’extrême–droite. Il veut ainsi
diminuer la pression que nous avons imposée sur son Gouvernement et qui le paralyse. Nous ne le
laisserons pas faire !
La CGT combat et combattra les idées d’extrême–droite et les actions fascistes. Nous dénonçons
l’annulation de spectacles sous pressions de groupuscules obscurantistes. La CGT réaffirme que
l’extrême–droite est l’ennemi mortel des travailleuses et travailleurs, de leurs droits et le bras armé du
capital.
Dans le même temps où il impose l’austérité pour les salarié·es, le Gouvernement écrit une loi de
programmation militaire qui prévoit 413 milliards d’euros de dépenses pour la période 2024–2030. Il
encourage et participe directement à la course aux armements. Faire reculer la culture de guerre en
France, l’un des principaux pays vendeur d’armes, serait donc un point d’appui pour le monde entier. A
ce titre, la CGT appelle ses syndiqué·es et ses syndicats à participer aux initiatives prévues le 21
septembre 2023, journée internationale pour la Paix.
Le CCN appelle les syndiqué·es à s’impliquer dans leurs syndicats et organisations pour multiplier des
luttes, les plus unitaires possibles, sur les salaires, les pensions et l’emploi, tout en liant ces
revendications à celle d’une meilleure protection des salarié·es tout au long de leur vie, en particulier
en partant en retraite à taux plein à 60 ans maximum !
Le CCN appelle les syndiqué·es à s’impliquer dans leurs syndicats et organisations pour multiplier les
actions revendicatives pour exiger l’ouverture de négociations dans les branches professionnelles sur
les départs anticipés à la retraite, la reconnaissance des années d’études et les grilles de rémunération.
Enfin, le CCN appelle les syndiqué·es à s’emparer de la journée européenne de grève et de manifestation
contre l’austérité qui aura lieu au second semestre 2023, pour en faire un nouveau moment de
convergence des luttes et une démonstration de masse que nous ne sommes pas passés à autre chose.
Pour renforcer cette pression sociale, le CCN décide du lancement de deux campagnes qui devront
permettre d’alimenter l’activité des syndicats, de la coordonner et de lui donner de la visibilité : une
campagne pour un plan syndical pour l’environnement, et une campagne pour la protection « de la
naissance à la mort » (citation du programme du Conseil National de la Résistance) qui regroupe la
bataille pour la sécurité sociale intégrale, pour la protection dans l’entreprise, et qui créé une nouvelle
phase de la bataille des retraites.
Cet été, multiplions les initiatives pour faire adhérer à la CGT, pour accueillir et former les nouveaux
adhérent·es. Saisissons–nous de tous les évènements publics (festivals, Tour de France…) et utilisons les
moments de départs en vacances. Saisissons–nous également des rendez–vous revendicatifs (marches
des fiertés LGBT, initiatives saisonniers…).
Le CCN appelle les militantes et militants à se rendre disponibles dans les UL pour réaliser ces
déploiements.
Le CCN appelle également les syndicats à programmer des assemblées générales de rentrée dès la
dernière semaine d’août, ou la première semaine de septembre.
Enfin, nous lançons un avertissement solennel au Gouvernement : nous voyons le glissement que
connait notre pays sur les libertés publiques, avec des gardes à vue abusives, des contraintes sur les
manifestations, la brutalité physique des forces de l’ordre. Nous voyons également la hausse de la
violence antisyndicale avec la dégradation de nos permanences, les expulsions de nos bourses du travail,
les licenciements pour fait de grève. Nous n’acceptons pas cette remise en cause d’un pan existentiel
de la démocratie ! Nous exigeons des mesures d’amnistie et de protection pour les grévistes et les
organisations syndicales. Nous agirons dans ce sens dans les mois à venir.
Montreuil, le 15 juin 2023