Un nouveau souffle pour la fonction publique

Pour rendre aux métiers de la fonction publique leurs lettres de noblesse, c’est tout un système de carrière attractif et lisible qu’il faut reconstruire. Le président réélu ne pourra pas se contenter d’un effet « pansement » concernant les salaires.

 

L’ère de l’austérité salariale dans la fonction publique, inaugurée en 2010 lors de la présidence ­Sarkozy, devra s’achever avec le quinquennat qui s’ouvre. La tâche ne pourra se limiter aux salaires. C’est tout un système de carrière attractif et lisible qu’il faudra reconstruire. Car le gel du point d’indice adopté par les trois derniers présidents de la République (1), et ses effets en cascade, font trembler tout l’édifice. Et depuis si longtemps que celui-ci menace, maintenant, ruine.

Face aux besoins induits par l’inévitable transition écologique, c’est même la capacité de la puissance publique à remplir ses missions qui est questionnée, faute de pouvoir attirer les compétences indispensables.

Carrières publiques

Les différents sparadraps imaginés au fil des années pour corriger les conséquences les plus lourdes du gel du point d’indice – ciblant tout particulièrement les bas salaires – n’ont en rien corrigé les effets structurels d’une si longue stagnation. Au contraire, ils ont généré des effets pervers nécessitant de nouveaux sparadraps. A tel point que tous ces pansements ne suffisent plus à maintenir le système debout.

C’est ainsi que des carrières publiques autrefois prestigieuses n’attirent plus grand monde, la crise du Covid faisant apparaître au grand jour à la fois leur caractère indispensable à notre société (soignants, enseignants, éboueurs…) et la très faible attractivité, désormais, de ces métiers.

Attractivité

L’engagement d’Emmanuel Macron d’augmenter le point d’indice au mois de juillet ne peut être que le début d’un travail « en profondeur », ainsi qu’il s’y est engagé pendant la campagne électorale. En profondeur et en largeur, si l’on peut dire, s’agissant de la fonction publique territoriale. En effet, les employeurs territoriaux font face, à ce stade, à une équation impossible : augmenter les salaires et donner de l’attractivité aux nouveaux métiers, tout en étant soumis à une très forte contrainte sur leurs dépenses, dans le quinquennat qui s’achève, comme dans celui qui débute. Pour donner un nouveau souffle indispensable aux métiers du secteur public, il faudra aussi sortir des injonctions contradictoires.

 

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