Montreuil, le 24 janvier 2025
À Mme Catherine VAUTRIN
Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
À Mme Astrid PANOSYAN – BOUVET
Ministre du Travail et de l’Emploi
À M. Laurent MACANGELI
Ministre de l’Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification
N/Réf. : NP/SB/CLN
N°013_20250124
Objet : Préavis de grève pour les journées du 1er février au 28 février 2025 inclus, couvrant l’ensemble des salarié·es et agent·es des villes, départements, régions, établissements publics, métropoles, offices de l’habitat, services et entreprises de l’eau et de la thanatologie. Mesdames les Ministres, Monsieur le Ministre, Par leurs mobilisations, sous la forme de processus de grèves et de manifestations, et plus particulièrement le 5 décembre 2024, les agent.es publics vous ont signifié une feuille de route claire : sortir de l’austérité budgétaire, financer les services publics, renoncer aux 3 jours de carence et au passage de 100 à 90 % de la prise en charge des rémunérations au titre des arrêts maladie ordinaire, abroger la loi portant contre-réforme des régimes de retraite, rétablir le versement de la Garantie Individuelle de Perte de Pouvoir d’Achat. Ils et elles se sont positionné·es, par leurs actions, pour le maintien et l’amélioration des dispositions du statut général des fonctionnaires et pour l’abandon définitif des dispositions induites dans le projet de loi dit « pour l’efficacité de la Fonction publique ».
Bien entendu, ils et elles réaffirment la nécessité urgente de l’augmentation immédiate et, a minima de 10 % de la valeur du point, son indexation sur l’inflation, la préservation et la refonte des grilles indiciaires, l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes, l’arrêt des suppressions d’emplois, un plan pluriannuel de recrutement et de titularisation des agent.es non titulaires dont le nombre ne cesse d’augmenter. C’est pour répondre à ces revendications que la fédération CGT des Services publics exige que des réponses soient apportées rapidement induisant la construction de projets de lois de finances et de
financement de la sécurité sociale sur d’autres bases.
Bien que le projet de porter le nombre de jours de carence en cas d’arrêt maladie de 1 à 3 n’ait pas été poursuivi, les dispositions du PLF et PLFSS ainsi que les annonces contenues dans le discours de politique générale du Premier Ministre ne vont pas régler les problèmes d’attractivité et d’inégalités de traitement sur
le territoire. Les usagers du service public ont besoin d’un tout autre projet de loi de finances qui puisse améliorer le quotidien de toutes et tous et d’une réelle politique en faveur de l’intérêt général.
Les 150 milliards de bénéfices dégagés par le CAC 40 et les 223 milliards de cadeaux offerts aux entreprises rappellent que nos revendications sont bel et bien finançables. Le temps de la prétendue considération et des séances d’applaudissements pendant la crise sanitaire est loin. Là où nous étions, fonctionnaires
territoriaux et agent·es publicques, considéré·es comme indispensables pour le pays il y a quelque temps, sommes maintenant montré·es du doigt et accusé·es d’être celles et ceux qui creusent les déficits.
Les agent·es des collectivités territoriales et des établissements publics n’ont pas à endosser les responsabilités des politiques budgétaires déviantes et coupables des précédents gouvernements. Le « fonctionnaire bashing », ça suffit ! La cure d’austérité sur le dos de celles et ceux qui travaillent chaque jour
pour l’intérêt général doit cesser.
Pour tout cela, la fédération CGT des Services publics reste déterminée à s’engager contre toutes les réformes et tous les projets de réformes injustes, infondés et inefficaces. Elle vous rappelle également son engagement plein et entier contre le fascisme, l’extrême-droite et ses alliés qui appelle d’autres choix s’agissant de l’avenir de la Fonction publique et de ses agent.es. À cet effet, la fédération CGT des Services publics appelle l’ensemble des fonctionnaires, agentes publiques
et salarié·es de notre champ privé à se mobiliser pour :
– L’abandon définitif du projet de loi dit « pour l’efficacité de la Fonction publique » ;
– L’abandon de la diminution de la prise en charge de 100 % à 90 % de la rémunération versée aux agent·es
publicques quand elles ou ils sont malades ;
– L’augmentation générale des salaires ;
– L’augmentation immédiate de 10 % du point d’indice de rémunération des fonctionnaires et son
augmentation à six euros (6 €) en 2024 ;
– La revalorisation immédiate de 10 % des pensions et un niveau de pension (taux de remplacement) d’au
moins 75 % du revenu d’activité pour une carrière complète ;
– L’abrogation de la loi portant réforme des retraites, rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein (55
ans pour les métiers pénibles) et la pérennisation de la CNRACL ;
– L’égalité salariale femmes-hommes, mesure essentielle pour lutter contre l’inflation et financer les
retraites ;
– L’abrogation de la loi dite de transformation de la Fonction publique ;
– Le rejet de toutes formes d’individualisation des traitements et des carrières « au mérite » pour la
promotion d’une Fonction publique territoriale de carrière sous statut ;
– Dans le cadre de la campagne revendicative « 10 % pour la Fonction publique » : 10 % de temps de travail
en moins, 10 % d’effectif en plus, 10 % de temps de formation ;
– Le maintien, l’amélioration, le renforcement de l’ensemble de nos services publics ;
– La suspension immédiate de toutes les mesures et décisions les remettant en cause (privatisations,
délégations de service public…) ;
– Le recrutement sous statut, afin d’améliorer les conditions de travail ;
– L’abrogation de la loi « Asile et immigration » ;
– L’arrêt de toutes formes de répressions syndicales et l’amnistie pour les syndicalistes ;
– La mise en œuvre d’une politique favorisant la voie diplomatique pour la Paix et le désarmement ;
– Le cessez-le-feu en Ukraine et en Palestine, la suspension de tous les accords avec l’État israélien, l’arrêt
du génocide à Gaza, l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine et à Israël.
C’est pour toutes ces raisons que la fédération CGT des Services publics prend une fois de plus ses responsabilités en déposant un préavis de grève pour l’ensemble des agent·es de la Fonction publique territoriale et les salarié·es relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social) pour le 1er février 2025, le 2 février 2025, le 3 février 2025, le 4 février 2025, le 5 février 2025, le 6 février 2025, le 7 février 2025, le 8 février 2025, le 9 février 2025, le 10 février 2025, le 11 février 2025, le 12 février 2025, le 13 février 2025, le 14 février 2025, le 15 février 2025, le 16 février 2025, le 17 février 2025, le 18 février 2025, le 19 février 2025, le 20 février 2025, le 21 février 2025, le 22 février 2025, le 23 février 2025, le 24 février 2025, le 25 février 2025, le 26 février 2025, le 27 février 2025 et le 28 février 2025.
Notre organisation est disponible pour toute négociation sur les revendications des personnels.
Dans cette attente, recevez Mesdames les Ministres, Monsieur le Ministre, nos sincères salutations.
Pour la fédération CGT des Services publics,
Natacha POMMET
Secrétaire générale