Conférence de financement des retraites : d’autres choix sont possibles

À l’initiative du président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, ainsi que du rapporteur général du projet de loi de finances, Charles de Courson a été organisé une conférence de financement de notre système de retraite que les organisations syndicales réclament depuis 2 ans.

 

La CGT fait des propositions et demande l’abrogation de la réforme des retraites

De nombreuses possibilités existent en matière de financement, ce qui démontre que contrairement à ce qu’explique le gouvernement, il y a des alternatives au report de l’âge de départ en retraite qui est un choix politique.

La population vieillit, il est donc logique de consacrer une part plus importante de nos richesses au financement de nos retraites.

D’une façon générale, rien de plus efficace pour financer les retraites et la Sécurité sociale que d’augmenter les salaires et de faire reculer le taux de chômage, notamment des seniors. C’est particulièrement important à la fois en termes d’égalité, de niveau de vie et de recettes d’augmenter les bas salaires et les salaires des femmes.

Représentant de l’ordre de 80 milliards d’euros, dont 20 milliards depuis 2017, les exonérations de cotisations sociales, bien que compensées par l’impôt, pénalisent à la fois les salarié·es et les finances publiques.

La CGT continue à porter l’exigence de la fin de ce système coûteux qui ne favorise ni l’emploi ni les salaires. Il est tout aussi important de stopper l’hémorragie de droits liée à l’expansion de statuts atypiques, tel que celui des auto-entrepreneurs, largement abusifs.

Depuis 2017 c’est l’échec de la politique de l’offre

Les prévisions sur l’état de notre système de retraite ne sont pas bonnes car elles sont basées sur une faible croissance et une faible productivité. C’est sur ces paramètres qu’il faut agir en tirant les leçons de l’échec de la politique de l’offre poursuivie depuis 7 ans par le président de la République.

Cela fait 7 ans que les gouvernements successifs font des cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises sans aucunes contreparties, et que dans le même temps,  l’on multiplie les réformes violentes pour les salarié·es (retraites, assurance chômage, gel des salaires, code du travail…), tout cela au nom de la politique de l’offre qui a montré ses limites et de la compétitivité.

Dans le même temps, le chômage repart à la hausse et notre industrie n’a jamais été autant en difficulté !

Il faut donc enfin une politique économique qui se donne pour objectif de mettre fin au chômage de masse !

Pour la CGT, le vieillissement de la population doit se traduire par l’affectation de davantage de ressources au financement de notre système de retraite. C’est un choix de société.

C’est celui qui a été au cœur du progrès social, de ces 100 dernières années : affecter les richesses crées par notre travail et nos gains de productivité à la réduction de notre temps de travail et à l’amélioration de la qualité de vie de la population. C’est en ce sens que la CGT défend la retraite à 60 ans.

Les chiffres de la CNAV et du gouvernement démontrent qu’abroger la réforme des retraites produirait un manque à gagner autour de 3,4 milliards pour la CNAV et selon l’étude d’impact du gouvernement ça pourrait être 5 milliards en 2025, et d’environ 12 milliards à 16 milliards pour 2030. Comparé au redressement budgétaire de 60 milliards imposé pour 2025, c’est une goutte d’eau ! 

Une réforme des retraites c’est d’abord des vies

Des seniors condamnés au chômage et à la précarité, des millions de salarié·es, notamment celles et ceux qui travaillent sur les métiers pénibles qui ne peuvent pas continuer à travailler après 55 ans, des femmes dont la situation est encore dégradée.

Pourtant, plusieurs solutions existent pour financer l’abrogation de la réforme des retraites.

La CGT a travaillé sur des propositions de financement immédiatement valables qui permettraient, si elles étaient toutes appliquées, de faire rentrer à court terme 40 milliards dans les caisses ce qui permettrait non seulement d’abroger la réforme mais aussi d’améliorer considérablement les droits à retraite.

 

 

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