Insultes, agressions sur ses agents, la ville de Rennes porte plainte…

Insultes, agressions sur ses agents, la ville de Rennes porte plainte

Depuis la crise sanitaire la ville de Rennes, enregistre une hausse des agressions, notamment envers ses agents d’accueil.

Emmanuelle Rousset, conseillère déléguée aux ressources humaines et au dialogue social à la ville de Rennes.
Emmanuelle Rousset, conseillère déléguée aux ressources humaines et au dialogue social à la ville de Rennes. | OUEST-FRANCE

L’entretien avec Emmanuelle Rousset, conseillère déléguée aux ressources humaines et au dialogue social à la ville de Rennes a été réalisé avant le 25 avril, date d’une rencontre entre les syndicats Sud et CGT et la ville de Rennes.

Vous notez une augmentation des agressions d’agents municipaux. Quels sont les chiffres ?

Il y a clairement une augmentation des agressions depuis la fin de la crise Covid, avec 189 faits déclarés en 2023, contre 125 en 2022. La moitié est des injures et incivilités, il y a eu trente-deux faits de coups et blessures, menaces et 19 déclarations de contacts sans coup (bousculade, vol…).

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On propose aux agents de tout déclarer. On sait que la santé mentale est affectée, qu’il y a davantage de précarité, un sentiment de colère qui augmente. Les faits concernent principalement la direction santé et solidarité, l’habitat social, les Ehpad, la petite enfance, l’aide à la population.

Comment agissez-vous ?

Aujourd’hui, l’agent porte plainte, mais on porte plainte aussi au nom de la collectivité. C’est arrivé au moins à cinq reprises depuis octobre. On a mis en place un plan d’action.

Il s’agit de comprendre ce qui nourrit l’agression, le contexte général, l’aménagement des locaux, le retour d’expérience, faire connaître les ressources (prévention, médiation, formation). Il faut ensuite prévenir le risque de passage à l’acte, grâce à une bonne signalétique dans les lieux d’accueil, des procédures simplifiées, l’amélioration des conditions d’accueil. On doit aussi accompagner les prises de poste, former, pour que l’agent ait tout de suite les bons réflexes.

Comment faire face aux demandes spécifiques ?

On a eu, par exemple, du deal dans le hall de la bibliothèque de Maurepas. Appeler la police n’est pas toujours dans la culture des agents. Que faire ? (NDLR : la bibliothèque a temporairement fermé).

Le soutien du manager est très important. On a aussi fait des campagnes de sensibilisation auprès des usagers et formé des bibliothécaires à la formation premiers secours santé mentale, pour apprendre à décrypter des bouffées d’angoisse, un changement d’attitude d’un usager. L’idée est de développer une culture de la prévention. Il n’y a pas de baguette magique. On ne peut pas juste dire que c’est la faute de la société. On doit s’adapter.

Après la réunion du 25 avril 2024, entre la direction des ressources humaines et les syndicats, concernant les renforts d’agents demandés dans les quartiers où les agents sont confrontés aux dealers, la Ville répond sur la demande de travail en binôme, « déjà en vigueur dans plusieurs directions, il pourra au cas par cas être appliqué plus largement, et le cas échéant rappelé par voie de note ». Sur le complément indemnitaire de 80 €, « cette demande déjà évoquée continuera d’être instruite avec les organisations syndicales participant au chantier Pouvoir d’achat ».

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