Il n’y a pas d’autre sortie de crise que le retrait , a déclaré Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, ce lundi 3 avril 2023, sur France Inter. « Je ne crois pas à la pause, quand on suspend, c’est qu’o n retire. Moi je suis convaincue que cette réforme ne s’appliquera jamais. Il y a un vice de forme d’origine », a-t-elle ajouté, tout en appelant à une forte mobilisation dans la rue, lors de la prochaine journée de protestation organisée ce jeudi 6 avril. « C’est notre mobilisation qui permettra que la réforme ne s’applique pas.
Le rendez-vous à Matignon risque d’être « très court »
Élue en plein mouvement social contre la réforme des retraites, la nouvelle patronne de la CGT est d’ores et déjà appelée à se rendre à Matignon pour rencontrer avec l’intersyndicale la Première ministre Élisabeth Borne ce mercredi 5 avril, veille de la nouvelle journée de mobilisation. Mais Sophie Binet estime que « le rendez-vous risque d’être très rapide », si les discussions ne portent pas sur le dossier retraite. « On ne peut pas parler d’autres sujets, tant qu’on ne retire pas cette réforme », estime-t-elle, alors que l’exécutif reste intransigeant sur le report à 64 ans de l’âge légal de départ, refusant de mettre sur pause une réforme « nécessaire ».
Interrogée sur son élection surprise à la tête du syndicat, Sophie Binet a déclaré : « Une grosse envie de changement démocratique a conduit le congrès à déboucher vers cette direction rassemblée » dans un contexte qui nécessite la « responsabilité de la mobilisation contre la réforme des retraites ».
Née en 1982, cette conseillère principale d’éducation devient la première femme élue à la tête de la CGT alors qu’elle occupe depuis 2018 le poste de secrétaire générale de l’Union des ingénieurs, cadres et techniciens du syndicat.
« Je ne serai pas l’arbre qui cache la forêt », a-t-elle commenté, espérant que d’autres femmes prendront la tête de branches du syndicat.
Dans l’attente des décisions du Conseil constitutionnel, le 14 avril, le gouvernement mise sur la lassitude des manifestants. Bien qu’importante, la dernière mobilisation a reflété un essoufflement du mouvement. « On ne pas être à haut niveau tout le temps, je suis convaincue qu’on sera extrêmement nombreux jeudi 6 avril », rétorque Sophie Binet.