Rentrée : l’exécutif face à la perspective d’un troisième tour social

Avec l’appel à la mobilisation par la CGT et Solidaires le 29 septembre et les grèves successives au Royaume-Uni, les Français pourraient, à leur tour, sortir dans la rue et réclamer un troisième tour social.

 

C’est tous les ans la même chose, les oracles de la rentrée politique annoncent un risque de mobilisation massive contre le gouvernement –quelle que soit sa couleur– et la casse sociale. Salaires, retraites, assurance chômage, coût de l’énergie… Tous les ingrédients sont réunis pour provoquer ce troisième tour social en cette année d’élection présidentielle. « Si ça ne se passe pas comme prévu, il faudra aller chercher la victoire dans la rue. La mobilisation populaire est l’une des clés pour faire avancer la société », avait assuré la députée insoumise Clémentine Autin sur France 2, quelques jours après les résultats du second tour.

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Il y a un parfum ou un désir de mobilisation dans l’air. L’opposition de gauche a repris de la vigueur à l’Assemblée nationale avec 75 députés insoumis. L’un d’entre eux, Manuel Bompard, estimait sur franceinfo lundi 22 août qu’il était probable qu’il y ait des « mobilisations à la rentrée ».

L’élu LFI des Bouches-du-Rhône en veut pour preuve l’appel commun de la Confédération générale du travail (CGT) et de l’union syndicale Solidaires à une journée de grève interprofessionnelle le 29 septembre pour réclamer des hausses de salaires. Outre-Manche, des « grèves de la colère » se multiplient dans les transports, l’industrie, à la Poste… Ces mouvements sociaux, provoqués par l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie, pourraient être susceptibles d’être importés en France.

 

L’apaisement plutôt que l’affrontement ?

Si le précédent des « gilets jaunes » incite à la prudence, les autres confédéraions syndicales ne se sont pas jointes à l’appel à la mobilisation du 29 septembre. Les forces politiques de gauche, sous la bannière Nupes, n’ont obtenu presque aucun résultat sur le pouvoir d’achat et veulent leur revanche. Une revanche qu’ils attendent dans l’hémicycle, et non dans la rue, ce qui traduirait leur impuissance.

Quant à l’opinion publique, elle anticipe à 68% des mouvements sociaux d’ampleur en septembre, selon un sondage ViaVoice pour Libération, sans pour autant souhaiter une rentrée en manifestations. Selon certains de ses soutiens, Emmanuel Macron serait « soucieux » de ce frémissement social. Le président de la République peut encore compter sur la grande inquiétude des Français lassés par les crises et plus enclins, pour le moment, à privilégier l’apaisement. Loin de la « chienlit » de Mai-68.

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