Montreuil, le 26 janvier 2022
Mme Amélie de MONTCHALIN
Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques
Courriel : sp.mtfp@transformation.gouv.fr
Mme Élisabeth BORNE
Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion
Courriel : sec.ministre.travail@cab.travail.gouv.fr
N/Réf. : NP/SB/AM
N°09_20220126
Objet: Préavis de grève pour les journées du 1er février 2022 au 28 février 2022 couvrant
l’ensemble des salariés et agents des villes, départements, régions, établissements publics,
métropoles, offices de l’habitat, services et entreprises de l’eau et de la thanatologie
Mesdames les Ministres,
Il est peu probable que vous ignoriez que seuls les salaires, les pensions, les aides et allocations
continuent de stagner ou même de baisser au regard de l’inflation, de décrocher par rapport aux
qualifications dans le privé comme dans le public :
NAO inexistante ou au rabais pour les salariés relevant de la partie privée de notre champ
fédéral ;
Douzième année de gel quasi ininterrompu du point d’indice. La situation salariale des
agent·e·s de la Fonction publique subit une dégradation d’une ampleur inédite.
Oui, dans tous les secteurs, l’austérité salariale est de plus en plus insupportable.
Dans le même temps, les mesures de la loi dite de transformation de la Fonction publique
s’appliquent : vol des congés (passage aux 1607 heures), lignes directrices de gestion de l’austérité,
codification de notre statut et liquidation de la fonction publique de carrière, remise en cause de nos
instances paritaires…
La loi dite de transformation de la Fonction publique entend bien changer la nature de la Fonction
publique territoriale, et le gouvernement utilise des moyens de grande ampleur afin d’atteindre ce
but. Nombreux sont celles et ceux qui considèrent que ce n’est pas au virus que le président Macron
a déclaré la guerre, mais aux services publics territoriaux et aux agents chargés de les mettre en
œuvre. Et bien que les personnels répondent toujours présent, avec sérieux, professionnalisme,
abnégation dans le cadre de la lutte contre les conséquences de la pandémie de COVID–19, ils et
elles subissent des conditions de travail de plus en plus dégradées, un mépris de leur qualification,
une précarité d’emploi.
La CGT condamne le choix délibéré du gouvernement d’une politique d’austérité dont les effets sont
dévastateurs pour les fonctionnaires, les salarié·e·s du public et du privé et les retraité·e·s.
… / …
La fédération CGT des Services publics reste déterminée dans la période actuelle et avec les agents
et salariés du champ fédéral, elle porte les revendications suivantes :
Le dégel du point d’indice et son augmentation immédiate de 10% ;
Le rattrapage de toutes les pertes accumulées depuis 12 ans ;
La réaffirmation de la valeur du point comme élément essentiel du traitement et du calcul de
la retraite ;
Des NAO dans les offices de l’habitat et les entreprises de l’eau avec revalorisation du
minimum salarial à 2000 euros et augmentation générale de l’ensemble des rémunérations ;
L’arrêt des suppressions de postes et fermetures des services publics, la réouverture de
services publics et sociaux de proximité pour répondre aux besoins des populations dans une
organisation équilibrée et écologiquement responsable des territoires, le réengagement
financier de l’État dans le financement des services publics ;
Le recrutement massif d’emplois statutaires et l’ouverture des postes nécessaires ;
L’arrêt de tout processus d’augmentation du temps de travail et sa réduction à 32 h par
semaine.
Ainsi que :
Pour l’abrogation de la loi de transformation de la Fonction publique dans sa totalité et dans
toutes ses déterminations, ce qui passe par l’annulation des ordonnances qui en sont issues ;
Pour le retrait du projet de loi 3 DS, dont la « différenciation » des droits est l’objectif
principal ;
Pour 10% de temps de travail en moins, ce qui passe par le rétablissement de tous les accords
sur le temps de travail passés avant 2001 ;
Pour une augmentation de 10% des effectifs de la Fonction publique ;
Pour une stricte égalité des salaires entre les femmes et les hommes ;
Pour en finir avec l’état d’urgence dit sanitaire et ses mesures liberticides et coercitives ;
Pour la défense et le renforcement des Services publics locaux et l’arrêt de tous les processus
de privatisation ;
Pour l’abrogation du jour de carence.
La Fédération CGT des Services publics prend une fois de plus ses responsabilités en déposant un
préavis de grève de 0 h à 24 h pour les journées suivantes : 1er février 2022, 2 février 2022, 3
février 2022, 4 février 2022, 5 février 2022, 6 février 2022, 7 février 2022, 8 février 2022, 9 février
2022, 10 février 2022, 11 février 2022, 12 février 2022, 13 février 2022, 14 février 2022, 15 février
2022, 16 février 2022, 17 février 2022, 18 février 2022, 19 février 2022, 20 février 2022, 21 février
2022, 22 février 2022, 23 février 2022, 24 février 2022, 25 février 2022, 26 février 2022, 27 février
2022, 28 février 2022, pour l’ensemble des agents de la Fonction publique territoriale et pour les
salariés relevant de la partie privée de notre champ fédéral (entreprises de l’eau et de
l’assainissement, thanatologie, secteur privé du logement social).
Notre organisation reste disponible pour toute négociation sur les revendications des personnels.
Dans cette attente, nous vous adressons, Mesdames les Ministres, nos sincères salutations.
Pour la fédération CGT des Services publics
Natacha POMMET,
Secrétaire générale